L’équilibre hormonal est critique au bon fonctionnement du corps humain. La perturbation de cet équilibre peut causer de nombreux problèmes de santé, tels que le syndrome métabolique ou encore l’obésité. Fruit d’une collaboration internationale, des travaux du laboratoire de Dr Jacques Drouin, directeur de l’Unité de recherche en génétique moléculaire à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), mettent en lumière un élément important des mécanismes qui sous-tendent cet équilibre.
Nous voulons comprendre comment l’échange de signaux entre les cellules module l’expression des gènes et comment leur perturbation cause la maladie. – Dr Jacques Drouin, directeur de recherche
L’hypophyse est le centre du maintien de cet équilibre car, cette glande endocrine produit les principales hormones qui contrôlent les autres glandes. Dans l’hypophyse, les différentes cellules productrices d’hormone communiquent entre elles par l`intermédiaire de ligands et de récepteurs dédiés pour balancer la production des différentes hormones. Nous connaissons encore peu ces ligands et c’est justement l’un d’entre eux que le laboratoire du Dr Drouin (aussi professeur-chercheur titulaire au Département de biochimie de l’Université de Montréal) a identifié dans ces récents travaux d’envergure.
De gauche à droite: Dr Konstantin Khetchoumian et Kevin Sochodolsky, étudiant au doctorat, du laboratoire de Dr Drouin
Une collaboration internationale
Dans cette étude collaborative et multidisciplinaire, mettant en relation des chercheurs français (Institut de génomique fonctionnelle, Montpellier) et britanniques (Université d’Édimbourg et Université d’Oxford) avec le laboratoire Drouin, les scientifiques ont découvert un mécanisme de communication entre deux types de cellules au sein de l’hypophyse. Ainsi, les cellules de l’hypophyse qui régulent le stress "parlent" aux cellules voisines qui sécrètent l’hormone de croissance. Les auteurs ont trouvé que cette communication médiée par le facteur FGF1 est critique pour la croissance normale, parce que ce facteur contrôle le nombre et la fonction des cellules productrices d’hormone de croissance.
Cette étude illustre l’importance fonctionnelle des échanges de signaux intercellulaires, mais ne constitue qu’un début : nous savons qu’il y en a bien d’autres, tout particulièrement des échanges entre les cellules productrices d’hormone et leurs progéniteurs. L’équilibre entre toutes ces cellules est la base d’un organisme en harmonie.
Les recherches du groupe de l’IRCM sont appuyées par les Instituts canadiens de recherche en santé (IRSC).