Explorer de nouvelles avenues pour développer la connaissance médicale de demain dans une approche qui intègre recherche fondamentale et recherche clinique.
Nos groupes de recherche sont dirigés par des chercheuses et chercheurs principaux qui collaborent dans un esprit de collégialité et de partage pour rapprocher la recherche des patients et patientes et former la relève scientifique. Ce sont des esprits libres et indépendants qui travaillent sans relâche pour améliorer la santé. Découvrez les chercheurs et chercheuses de l'IRCM.
L’objectif principal de cette unité de recherche est de comprendre comment les processus de production et de différenciation des cellules sanguines et immunitaires sont généralement régulés. Nous visons aussi à révéler des mécanismes menant au cancer dans le système hématopoïétique (c.-à-d. à la leucémie et au lymphome), et à d’autres maladies sanguines incluant la neutropénie, le syndrome myélodysplasique et les dysfonctions plaquettaires.
Nous nous concentrons sur le rôle des facteurs de transcription et des régulateurs de la chromatine, tels que les protéines en doigts de zinc GFI1 et GFI1b, et le facteur de transcription POZ/BTB MIZ-1, un cofacteur de l’oncoprotéine c-MYC. L’approche générale utilisée pour comprendre leur fonctionnement est de générer des allèles mutants en ciblant des gènes chez les souris. Cette technique extrêmement puissante a donné à l’équipe une meilleure compréhension des étapes critiques de la différenciation hématopoïétique, en particulier l’autorenouvellement des cellules souches, la lymphomagénèse, et l’inflammation.
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Formations et expérience |
Le Professeur T. Möröy a reçu une formation en biochimie, biologie moléculaire et immunologie moléculaire en Allemagne, en France et aux États-Unis avant d'occuper des postes universitaires en Allemagne entre 1991 et 1996. Il a été nommé président et directeur scientifique de l'IRCM en 2006, poste qu'il a occupé jusqu'en 2019. En 2006, il est également devenu directeur de l'Unité de recherche sur en hématopoïèse et cancer à l'IRCM et a été nommé professeur de recherche titulaire à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal et professeur adjoint à l'Université McGill. Le Prof. Möröy a été titulaire d'une Chaire de recherche du Canada en hématopoïèse et différenciation des cellules immunitaires de 2007 à 2021. Son expertise inclut la génération et l'analyse de modèles animaux pour la recherche sur les mécanismes moléculaires du cancer dans le système immunitaire. Son laboratoire utilise la cytométrie en flux multiplex, la génomique et la biologie computationnelle pour étudier les facteurs de transcription GFI1, GFI1B, c-Myc, et Miz-1, ainsi que les rôles de l'hélicase ARN DDX3X et des ARN longs non codants dans les leucémies et les lymphomes. Il a reçu 15 prix majeurs, a un indice h de 66 et plus de 180 publications scientifiques avec plus de 13 500 citations. Le Prof. Möröy a participé à plus de 160 conférences scientifiques et donné plus de 60 séminaires. Il évalue régulièrement des articles pour des revues telles que Blood, Cancer Cell, et les revues Nature. Le Prof. Möröy est membre du conseil d'administration de la Société Canadienne pour les Biosciences Moléculaires (CSMB) depuis 2015, où il a été président de 2018 à 2020, et actuellement secrétaire général. Il a rejoint le conseil d’administration de Recherche Canada en 2016 et en est devenu le président en 2023. Il a siégé au Collège des évaluateurs des Instituts de recherche en santé du Canada de 2017 à 2022, a été élu à l'Académie canadienne des sciences de la santé en 2018 et a été expert évaluateur pour le Conseil scientifique et humanitaire allemand. En 2019, il a reçu la Médaille du mérite de l'IRCM pour son service exceptionnel. En 2020, il a été nommé au "Groupe d'experts pour la Stratégie d'Excellence" de l'Allemagne, et en 2021, il a rejoint le Comité consultatif scientifique d'Héma-Québec. |
Le GFI1 est un potentiel biomarqueur de la leucémie myéloïde
Nous avons découvert un allèle variant du gène humain lié aufacteur de transcription du doigt de zinc GFI1 ( Growth factor independence 1 ). Cet variant GFI1 a une fonction réduite et est associé à la leucémie aiguë lymphoblastique(LAL). La progression du syndrome myélodysplasique (MDS) vers la LAL, le développement de LAL de novo et des maladies myéloprolifératives étaient accélérés chez les souris exprimant ce variant ou des niveaux réduits de GFI1. Le variant GFI1 ou knockdown GFI1 a aussi modifié la réponse des cellules leucémiques aux médicaments qui ont un effet sur l’acétylation des histones (Exp. Hematology, 2016, Leukemia, 2016 et Leukemia, 2019). Impact : Le variant GFI1 et les niveaux d’expression de GFI1 sont des facteurs de pronostic et peuvent prédire la réponse aux thérapies épigénétiques.
La méthylation du facteur de réparation d’ADN MRE11 est facilitée par GFI1
Nous avons identifié les protéines de réparation d’ADN MRE11 (Recombinaison méiotique homologue 1), de la protéine de liaison p53 (53BP1) »), et la méthyltransférase PRMT1 comme nouveaux partenaires de liaison de GFI1. Le GFI1 recrute PRMT1 à MRE11 ou 53BP1 et permet leur modification post-traductionnelle par méthylation. Ceci indique que le GFI1 a aussi des rôles non transcriptionnels lui permettant de réguler les protéines associées à la réparation d’ADN. Une déficience en GFI1 retarde la réparation de l’ADN dans les lymphocytes et les rend fortement sensibles aux dommages à l’ADN (Nature Communications, 2018). Impact : La réponse cellulaire contre les médicaments qui endommagent l’ADN ou l’irradiation dépend de l’activité ainsi que du niveau d’expression de GFI1, et la surexpression de GFI1 pourrait avoir un lien avec la résistance à la thérapie.
Le GFI1 régule une voie de réponse à l’ADN endommagé qui dépend de p53
L’ablation génétique du facteur de transcription GFI1 retarde la lymphomagénèse par activation d’une voie de réponse à l’ADN endommagé dépendant de p53, indiquant que le GFI1 est un facteur « onco-nécessaire ». Il existe une régulation réciproque entre GFI1 et p53 qui contrôle l’induction d’apoptose dans les cellules T. Ici, GFI1 prévient l’induction de l’apoptose dépendante de p53, en recrutant la lysine déméthylase KDM1A (LSD1) à p53, ce qui mène à la déméthylation de son domaine C-terminal et change son activité de régulation (Cancer Cell, 2013, Scientific Reports, 2019). Impact : Ces observations suggèrent qu’une faible expression de GFI1 peut rendre les patients atteints de leucémie lymphoïde plus sensibles aux thérapies fondées sur la réponse à l’ADN endommagé.
Le GFI1B contrôle la quantité de cellules souches hématopoïétique et la production de plaquettes
Les souris déficientes en GFI1B (Growth factor independence 1B , un paralogue au GFI1) augmentent le nombre de cellules souches hématopoïétiques (HSCs) et de précurseurs de mégacaryocytes (MK), mais n’ont pas de plaquettes. Le GFI1B contrôle l’organisation du cytosquelette dépendante de l’intégrine, la propagation et la migration des MKs, ainsi que la formation des proplaquettes dépendantes de l’α- tubuline (Haematologica, 2017). En utilisant BioiD, nous avons découvert que le GFI1B forme des complexes avec la β-caténine, certains de ses cofacteurs, et LSD1. Des analyses ChIP-Seq ont montré que les complexes tripartites β-caténine/GFI1B/LSD1 existent, occupent et régulent les gènes cibles de Wnt/β-caténine. Cela suggère que le GFI1B contrôle à la fois la cellularité et l’intégrité fonctionnelle des HSCs et des précurseurs de MKs en régulant la voie de signalisation Wnt/β-caténine (Nature Communications, 2019). Impact : 1.) meilleure compréhension de la méthode de contrôle du nombre de cellules HSC, ce qui est critique puisque l’utilisation des cellules souches provenant du sang de cordon ombilical utilisées en thérapie de transplantation de cellules souches dépend de la capacité à augmenter le nombre de HSCs in vitro. 2.) Des données probantes démontrant que la production de plaquettes nécessite le GFI1, et offrant ainsi un lien mécanique vers la maladie hémorragique héréditaire thrombocytopénie liée au GFI1B .
La souris modèle pour la thrombocytopénie liée au GFI1B (GFI1B-RT) La thrombocytopénie liée au GFI1B (GFI1B-RT) est une maladie hémorragique héréditaire rare causée par la présence d’allèles variants du gène GFI1B qui produisent les protéines tronquées GFI1B ayant des propriétés dominantes-négatives (DN). Les membres affectés de la famille montrent de faibles numérations plaquettaires, une expansion des mégacaryocytes et de légères anomalies érythroïdes. Nous avons utilisé CRISPR-Cas9 afin de générer des souris qui portent de tels allèles Gfi1b dominants négatifs (DN), et nous avons montré que ces animaux ont des numérations plaquettaires réduites et une expansion des mégacaryocytes semblables aux patients GFI1B-RT. Les souris Gfi1b-DN récupéraient tardivement après la suppression de plaquettes, ce qui indique un défaut dans la thrombocytopïèse en réponse au stress. L’injection des souris Gfi1b-DN avec la romiplostim, un super agoniste du récepteur de la thrombopoïétine utilisé en clinique, a augmenté le nombre de plaquettes même au-delà du niveau normal. Impact : Nos données prouvent le lien de cause à effet entre les mutations DN dans le GFI1B et la thrombocytopénie héréditaire, et suggèrent que les patients souffrant de GFI1B-RT pourraient être traités avec succès à l’aide d’agonistes de la thrombopoïétine. (Haematologica, 2020).
Rôle du GFI1 dans l’inflammation
Nous avons utilisé des souris knockin présentant une mutation P2A dans la région codante de GFI1, ce qui l’empêche de se lier à LSD1 et aux enzymes modifiant les histones comme les HDACs, afin d’étudier les conséquences de la perturbation de ces complexes. Nous avons observé que les souris GFI1P2A meurent prématurément et montrent un nombre accru de lymphocytes T effecteurs mémoires et de lymphocytes T régulateurs dans la rate, accompagnés d’une inflammation systémique sévère présentant des taux sériques élevés de IL-6, de TNFa et de IL-1b, ainsi qu’une surexpression du gène codant la cytokine oncostatine M (OSM). Nous avons identifié les macrophages alvéolaires de poumons, les cellules T CD8 de la rate ainsi que les éosinophiles et monocytes du thymus comme sources de ces cytokines chez les souris GFI1P2A. Impact : Nous avons démontré que la modification d’histones par LSD1, qui est facilitée par GFI1, est critique pour le contrôle des voies inflammatoires. Puisque les inhibiteurs de LSD1 sont utilisés en thérapie expérimentale anti-cancer dans les études cliniques, nos résultats soulignent des complications possibles avec ces médicaments (J. Immunol., 2021, sous presse).
Le GFI1 comme composante du remodelage du nucléosome et du complexe histone déacétylase (NuRD)
En utilisant BioId et des techniques de spectrométrie de masse, nous avons montré que le GFI1 interagit avec la chromodomaine hélicase CHD4 et d’autres composantes du complexe du remodelage du nucléosome et deacetylase (NuRD). Dans les précurseurs granulo-monocytiques, les GFI1, CHD4 ou complexes GFI1/CHD4 occupent les sites ouverts de chromatine enrichie de marqueurs d’histones associés à la transcription active, suggérant que le GFI1 recrute le complexe NuRD pour cibler les gènes régulés par promoteurs actifs ou bivalents, et amplificateurs actifs. Nous avons démontré que les complexes GFI1/CHD4 régulent de façon différentielle l’ouverture de la chromatine et les modifications d’histones afin de favoriser la régulation des gènes cibles qui ont un effet sur les voies de signalisation de la réponse immunitaire, ou de l’organisation du nucléosome, ou des processus métaboliques cellulaires. Impact : Nos données suggèrent que le GFI1 n’occupe pas exclusivement des sites de chromatine fermée, mais pourrait aussi prendre part dans la régulation des amplificateurs positionnés et des promoteurs actifs au cours de la différenciation des précurseurs hématopoïétiques hâtifs (BioRXiv, 2021).
2022 Discovery of a new sex-specific role of the RNA helicase DDx3 in blood cancer |
2020 Generation of a mouse model for GFI1B-related thrombocytopenia (GFI1B-RT), which occurs in humans with inherited mutations in the GFI1B gene |
2018 Discovery of a new function of Gfi1 as a facilitator of DNA repair – this function is independent of its role as a transcription factor and has implications for Cancer therapy |
2016 Discovery that GFI1 expression levels correlate with an adverse prognosis of MDS and AML and serves as a biomarker for epigenetic therapy |
2014 The POZ domain factor Miz-1 as a regulator of the activity of the tumor suppressor p53 |
2014 First description that alternative splicing creates a new “circadian clock gene” (co-discovery with Florian Heyd, a previous graduate student of Dr. Möröy |
2013 Gfi1 as a regulator of the p53 tumor suppressor and gatekeeper protein in lymphoid leukemia |
2012 Alternative splicing as a mechanism to control the activity of T-cells - Other link |
2010 Discovery of a variant allele of Gfi1 associated with human AML and Myelodisplastic Syndrome - Other Link |
2010 First conditional knockout of Gfi1b and description of its activity in controlling the expansion of hematopoietic stem cells |
2010 Discovery of a new immune cell regulator: the POZ/BTB domain protein Miz-1 - Other link |
2010 Discovery of the role of Gfi1 in inflammation and Toll-like receptor signaling - Other link |
2004 Requirement of Gfi1 in hematopoietic stem cells, Gfi1 controls stemness and restricts proliferation (204 citations) |
1998 and 2003 Discovery of the role of Gfi1 in early T-cell development and in beta-selection - Other link |
2002 First knockout mouse model of Gfi1 – discovery of its role in neutropenia and inflammation (198 citations) |
2000 New mouse model for SLE – discovery of the role of DNAse I in SLE (541 citations) |
2021 The transcription factors GFI1 and GFI1B as modulators of the innate and acquired immune response |
2021 Targeting MYC: From understanding its biology to drug discovery |
2020 Multifaceted Actions of GFI1 and GFI1B in Hematopoietic Stem Cell Self-Renewal and Lineage Commitment |
2019 Role of GFI1 in Epigenetic Regulation of MDS and AML Pathogenesis: Mechanisms and Therapeutic Implications |
2017 The role of the transcriptional repressor growth factor independent 1 in the formation of myeloid cells |
2015 From cytopenia to leukemia: the role of Gfi1 and Gfi1b in blood formation |
2011 Growth factor independence 1 (Gfi1) as a regulator of lymphocyte development and activation |
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