Les chercheuses et chercheurs
de l’IRCM

Toutes les 3 minutes, un nouveau cas de diabète est diagnostiqué au Canada, habituellement celui du type 2 (DT2) qui augmente de 2 à 4 fois les risques de maladies cardiovasculaires (MCV). Le DT2 et les MCV ont en commun de nombreux facteurs de risque comme l’âge, l’obésité, et un mode de vie malsain. Toutefois, bien que la réduction du LDL plasmatique (aussi appelé mauvais cholestérol) soit cardio-protectrice, des preuves épidémiologiques récentes montrent que plus le LDL plasmatique est faible, plus le risque de DT2 est grand. Ce résultat est vrai, que la réduction de LDL plasmatique provienne de la médication ou l’hérédité. Les mécanismes sous-jacents à ce paradoxe et les approches pour réduire les risques de DT2 sans augmenter ceux des MCV demeurent encore obscurs.

En nous fondant sur notre expertise de la dernière décennie, nous proposons que l’absorption de LDL relayée par récepteur dans les tissus sensibles à l’insuline, comme le tissu adipeux blanc, favorise les dysfonctions tissulaires. Les dysfonctions du tissu adipeux blanc provoquent une panoplie d’anomalies qui mènent au DT2 surtout chez les sujets obèses ayant une inflammation chronique, et des anomalies dans le métabolisme du glucose et du gras. Nous croyons aussi que les acides gras oméga-3 peuvent améliorer les anomalies provoquées par l’absorption du LDL par les tissus. L’oméga-3 est un type de gras sain qui se trouve majoritairement dans les huiles de poisson, et a de multiples effets cardio-protecteurs. 

En utilisant une combinaison unique d’analyses cliniques et fondamentales, notre laboratoire a débuté une étude clinique en 2019 qui explorent ces hypothèses chez les sujets en surpoids ou obèses et ayant un taux normal de cholestérol LDL sanguin avant et après une supplémentation en oméga-3 pendant 6 mois. Cette étude de 5 ans est soutenue par les Instituts de recherche en santé du Canada. Tous les Canadien(ne)s qui répondent aux critères d’inclusion dans l’étude sont invités à nous joindre à l’IRCM. Nous espérons qu’ensemble nous pourrons freiner l’augmentation de l’incidence du DT2 au Canada, l’épidémie mondiale du 21e siècle.